vendredi 27 février 2015

Tout moi (maison Poirier)

Une interview de la mairie d'Ermont, à l'occasion des représentations de En attendant le Père Noël :


1-      Pourquoi avez-vous accepté cette commande et comment s’inscrit-elle dans votre parcours d’écriture ?
Cette commande s'inscrit dans un compagnonnage de longue date avec la ville d'Ermont en général et Olivier David en particulier. Ce dernier a monté plusieurs de mes pièces (Dédicace, Noces de Papier, Fêtards, Lisolo...). Des créations ont eu lieu eu Théâtre de l'Aventure, que ce soit par la compagnie Fond de Scène, ou dans le cadre des rencontres de théâtre amateur avec le Théâtre de la Marelle qui y a monté ma pièce La Cigalière. Des textes courts m'ont aussi été commandés en 2007 pour la nuit blanche dans le parc de la mairie d'Ermont et en 2011 à l'occasion de la mise en réseau des bibliothèques de la communauté de communes Val et Forêt... Tout un volet d'action artistique enfin : rencontre-lecture avec le public à la bibliothèque André Malraux,  ateliers de théâtre et/ou d'écriture avec des élèves de l'école Louis Pergaud, avec des jeunes du lycée Gustave Eiffel...
2-      Que représente le Père Noël pour vous ?
Les deux premiers sentiments qui me sont venus, quand j'y ai réfléchi, que j'ai "laissé infuser", sont le passé d'une part, et une certaine misère d'autre part. Quand j'étais petit, j'ai mis du temps à comprendre que le père Noël n'existait pas - au sens où il n'avait jamais existé : j'ai longtemps cru qu'il n'existait plus, qu'il appartenait à un temps ancien, révolu. Je pense que c'est de là qu'est venue l'idée que j'ai développée dans mon texte d'un homme qui cherche quelque chose dans le passé.
Une certaine misère aussi, car il se trouve que dans mes années d'étudiant en théâtre, il m'est arrivé de me glisser quelques jours dans le costume de Père Noël, dans une banlieue de l'ouest parisien. Je garde de ces moments le souvenir de la pluralité des regards croisés - des enfants qui hésitent entre émerveillement et terreur, aux adultes qui pour la plupart vous dévisagent à travers la barbe et les sourcils postiches, mi compatissants, mi méprisants. Le spectre très large de ces regards croisés me questionnait sur mon identité : qui est le père Noël ? Après tout, on existe en partie par les yeux des autres. Et si, au fond, le père Noël lui-même ne savait plus très bien qui il était ?
3-      Les textes ont d’abord été joués en classes et en appartements, est-ce que cela vous a influencé au moment de l’écriture ? Maintenant qu’ils vont être interprétés sur scène, dans un théâtre, pensez-vous qu’une réécriture aurait été nécessaire ?
La commande était claire sur l'étendue des lieux possibles. J'ai vu le texte joué il y a quelques semaines à la Maison d'Arrêt du Val d'Oise, ça s'est très bien passé. Je pense malgré tout que la "scène naturelle" de ma pièce est la salle de classe, pour un public d'enfants qui ne s'attend pas à ce qui va lui arriver.

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